Interview de Owlite : un créateur
Même si le public le connaît principalement comme musicien et chanteur, par l’émission The Voice notamment, Owlite est aussi entrepreneur, et “pourquoi pas scénariste, réalisateur de film”, un artiste complet que j’ai eu la chance d’interviewer.
Ton grain de voix est extrêmement particulier et pour le moins surprenant, as-tu toujours chanté ou bien l’as-tu découvert sur le tard ?
J’ai commencé la musique il y a une dizaine d’années, j’ai commencé par la guitare. Je suis rapidement entré dans un groupe de musique qui cherchait un chanteur, je ne chantais pas du tout à l’époque donc je me suis présenté un peu à l’aveuglette, ils m’ont accepté. C’était un travail de pose de voix sur des compositions. Le cours de la vie a fait que le groupe a un peu été mis de côté, mais moi je n’ai pas arrêté. C’est depuis The Voice que je me considère comme un chanteur avec un C majuscule. J’ai toujours voulu avoir une voix polyvalente, et c’est grâce à l’émission que j’ai découvert ce grain “particulier”, je ne prenais pas de cours, donc ma voix se plaçait dans une sorte d’entre-deux qui me frustrait assez. J’ai donc appris par Lara Fabian que ma voix était “polymorphe”.
Tu chantes mais tu fais aussi des prods, des clips sur ta chaîne Youtube. Comment te définirais-tu principalement ? Chanteur, ou beatmaker ou autre…
Je me définis plus comme un créateur que comme un artiste. Selon moi, ça représente plus. J’aime le terme de “serial créateur”, créateur en série. Aujourd’hui je fais de la musique, à côté je suis entrepreneur je monte ma structure avec quatre associés, demain pourquoi pas écrire des scénarios, pourquoi pas être acteur, sculpteur, architecte, j’irai là où la créativité me mènera. Désormais quand on commence dans l’art dans n’importe quel domaine que ce soit (musique, audiovisuel…), on finit par vouloir toucher à tout. Maintenant on peut tout apprendre sur internet, et ça a d’ailleurs été mon cas. Du coup je suis assez polyvalent dans la musique, j’ai donc commencé par la guitare et la batterie, la basse, j’ai fait de la trompette, et du piano pour composer. J’ai appris au fur et à mesure à gérer les logiciels pour toucher à quelque chose de plus trap et électro, j’aime vraiment toucher à tout et ce même en collaborations. On dit souvent que les artistes doivent être eux-mêmes des entrepreneurs. Parce que c’est une question d’image, de business, donner de la visibilité au projet. Particulièrement sur Instagram, on est livrés à nous-mêmes.
Comment définirais-tu ton style de musique ?
C’est compliqué. Et c’est ce que tous les artistes pensent en commençant, parce qu’on veut tout faire. Mais il y a un moment où il faut savoir définir ce qu’on fait. Moi je fais de la pop alternative on peut dire. C’est de la pop avec des éléments électro, des parties rappées, et des influences rock.
Comment as-tu débuté ta chaîne Youtube ?
En fait j’ai commencé par ma chaîne Instagram, je l’ai lancée tout de suite avec la sortie de mon album en avril 2019. J’ai commencé avec des vidéos de reprises, je faisais chaque semaine quelques reprises d’artistes qui m’avaient inspirées pour l’album, afin que le public puisse avoir une idée de ce qui se préparait. Une fois l’album sorti, j’ai un peu fait l’inverse, je faisais des versions acoustiques de mes chansons. Une fois l’évolution débutée, c’est à dire, une fois que j’avais mon petit public, avec l’ancienne batteuse de mon groupe qui est maintenant mon agent, Alice, on a trouvé un concept : une vidéo par semaine, les gens proposaient un thème en story (on a eu le soleil, la nostalgie…), ils trouvaient des musiques et des mots avec ce thème, et moi j’avais une semaine pour composer un morceau et pour réaliser son clip. J’ai du arrêter avec The Voice qui prend pas mal de temps, en plus de l’école de commerce dans laquelle je suis encore étudiant. Aussi, peu de temps après j’ai sorti un album qui s’appelle Collection, c’est une compilation des douze morceaux préférés du public. Et ça m’a donné l’idée d’un nouveau concept : 50% musique, 50% visuel. Ce sont des vidéos dans lesquelles je reprend un morceau en réarrangeant la composition à ma façon, en m’amusant à manier les images avec mon logiciel de montage. J’essaye des effets visuels sur les plans tournés. J’adore le format vidéo pour créer et c’est pour moi un concept dans lequel je me sens libre dans ma créativité aussi bien musicale que graphique.
Quelles sont tes principales influences musicales ?
Mes parents m’ont élevé à la pop, principalement française. Tout en restant très polyvalent, en fait j’ai grandi avec la musique de la radio. Donc toutes les périodes musicales de pop. Ma propre éducation musicale était dans un style pop-punk dans le genre de Linkin Park, Green Day, Sum41, Blink-182, Simple Plan. Puis je suis passé à un rock un peu plus agressif, parce que le pop-punk c’est un peu la musique d’adolescents, de skateurs de l’époque. J’ai alors commencé à écouter Bring Me The Horizon, Radiohead, Audislave, Thirty Seconds To Mars, Knuckle Puck. Twenty One Pilots m’a aussi beaucoup influencé… En arrivant au lycée pas mal d’électronique puis du rap évidemment, américain. Je me suis mis très récemment au rap français, j’apprécie pas mal Luidji, Josman, Laylow, PNL, SCH, Laylow. Mais si je devais retenir un artiste de toutes mes influences ce serait Kanye West car c’est un artiste extrêmement polyvalent, aucun de ses albums ne se ressemblent. C’est un créateur à part entière, il a fait de la mode, de l’architecture… il n’a aucune limite.
Quelle est la vidéo qu’il faut absolument voir sur ta chaîne ?
Je vais tricher un peu puisque j’ai deux concepts. La première serait donc Amitié, qui a pas mal marchée, j’aime beaucoup le clip. Et la deuxième serait ma reprise de Lucie de Pascal Obispo, sur la video je me pends à la fenêtre, j’aime énormément le rendu. Et si j’ai droit à un bonus : ma vidéo Danse parce que mes deux potes dansent comme des fous dessus, c’est incroyable.
Soraya Assae Evezo’o
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